samedi 28 avril 2018

26/04 UN JOUR DE L.E.M.*


 26 avril    Juliaca - Ayaviri    96 km     dénivelé  344 m

Il est tombé des cordes toute la nuit. Il ne pleut plus maintenant; le soleil a même fait une timide  apparition. Mais les rues, en terre et en ornières, sont inondées ou remplies de flaques boueuses. C'est Yann qui est content: hier soir, il a lavé son vélo dans un lavage automatique, l'a fait astiqué, l'a fait lustré. Il a d'ailleurs payé, pour son mini-vélo, le prix pour une moto. Mais ça valait le coup, jamais son engin n'avait été si beau!  Hélas, l'imparfait s'impose car, au bout de quelques dizaines de mètres, alors que nous slalomons entre les trous et les flaques, sa beauté et sa propreté ne sont déjà plus qu'un lointain souvenir. 
Soudain, Patrick pousse un cri: "Guy, ma roue se bloque !" La journée commence bien! La réparation prend bien un certain temps et, lorsque nous repartons, les autres sont déjà loin devant. En sortant de la ville, traversant une banlieue tout aussi pourrie et mouillée, nous nous apercevons que Yann n'est plus dans nos roues mais bien deux cents mètres derrière, arrêté à côté de son vélo. Eh oui, il a encore crevé! Nouvel arrêt, nouvelle réparation et nouveau départ, en espérant que, cette fois, ce sera le bon. Nous roulons alors plein pot pendant 25 km et il est déjà midi (il est vrai que nous sommes partis tard et que nous avons été un peu... retardés) Le point d'arrêt pour le repas étant prévu au 65ième km, nous commençons à craindre pour notre ravitaillement et, renseignement pris auprès d'un autochtone, nous nous mettons à la recherche d'un restaurant. Mais Guy aperçoit un fourgon, garé dans un coin. N'écoutant que son estomac, il va demander au chauffeur si, des fois, il voudrait bien, par bonté d'âme, secourir trois malheureux naufragés vélocipédiques en les transportant 40 km plus loin, moyennant finances, évidemment. Le Péruvien se fait un peu tirer l'oreille mais cède finalement à ses supplications. Nous voici donc tous les trois dans le fourgon et nous avons le plaisir de doubler nos compagnons, tout étonnés, et jaloux aussi peut-être, de nous voir ainsi transportés. Le reste de l'étape se passe à peu près bien; je dis "à peu près" car le manque d'oxygène provoque  des baisses de tonus, heureusement épisodiques, et des essoufflements plutôt désagréables. Mais, alors que nous ne sommes plus qu'à 5 km de la fin de l'étape, un policier nous arrête et nous annonce que notre fourgon d'intendance a eu un incident, loin derrière, et que nous devons retourner le rejoindre. Faire demi-tour? C'est une plaisanterie! Nous sommes sur le point d'arriver à  l'hôtel retenu par Christian, il est hors de question de rebrousser chemin. La discussion dure au moins une demi heure et le policier finit par s'incliner lorsqu'il apprend que nous ne sommes pas tous seuls car il y a un cyclo qui doit déjà être à l'hôtel, vu qu'il était devant nous et qu'il y en a encore douze qui roulent derrière nous. Pour ne pas perdre la face, il épluche consciencieusement nos passeports et nous laisse enfin partir.
Et nous voici enfin à l'hébergement, heureux d'être arrivés mais un peu inquiets tout de même: nous ne connaissons pas la gravité de l'incident, nous ne savons pas comment va notre chauffeur et nos bagages sont tous dans le fourgon. Nous n'avons donc rien ni pour nous laver, ni pour nous changer et nous ignorons quand nous pourrons le faire. (Ce n'est pas catastrophique mais c'est très désagréable.Tout cyclo sait bien que la douche à l'arrivée est un moment sacré.)
20h la nouvelle tombe; le camion s'est renversé il a été relevé par une grue et le chauffeur, heureusement indemne,  est entendu par la police.
21h00 Christian arrive avec les bagages acheminés dans un autre camion mais il manque nos deux ordinateurs et quelques affaires. On devra retourner les chercher demain (Grrrr)
22h00 Il n'y a pas d'eau chaude dans notre douche, parole d'un marin breton (Yann)
22h05 Au lit vite fait, sous les couvertures, pour se réchauffer de la douche car la température de la chambre flirte avec les 10 degrés.
Demain sera  un autre jour...


*( Loi d’Emmerdement Maximum)




Circulation urbaine
La dernière ?
Couleurs d orage




Exercice de défilé militaire des jeunes



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